
www.pfsylvestre.ca
paulfrancois@sympatico.ca
Photo : Luis Verissimo
MENU DES TITRES RECENSÉS
DEPUIS LA FIN DE DÉCEMBRE 2022
11 brefs essais queers sous la direction de Marie-Ève Kingsley : 29 avril 2023
15 brefs essais sur l’amour : petits et grands chantiers de recons-truction, sous la direction de Marilyse Hamelin : 7 juillet 2023
Amour(s), récits de Tess Alexandre : 16 mars 2023
Balto, roman de Carole Moore :
23 octobre 2022
Blondilocks (a kinky furrytale), conte homoérotique de Nick Christie : 6 janvier 2023
Bordel de vie et autres nouvelles de Serge Labrosse : 6 février 2023
Bottega : nos recettes et traditions familiales de Giovanna Covone :
8 septemvre 2023
Brûlé vif, roman d'Arnaud Maïsetti : 20 mars 2023
Ce qui la vie doit au rire, essai de Boucar Diouf : 21 août 2023
Changer de peau : tatouages, piercings et scarifications, d’hier
à aujourd’hui, essai de Maryan
Guisy : 23 juin 2023
Chats du monde, de Québec à Kyoto, album de Geneviève
LeSieur : 29 mars 2023
Chocolaté : le goût amer de la culture du cacao, récit de Samy Manga : 20 avril 2023
Chroniques d’Eastview, recueil d’histoires orales de Vanier sous
la direction de Yanick Labossière : 10 mai 2023
Clémence Encore une fois, biographie, de Mario Girard :
18 avril 2023
Cocorico. Les gars, faut qu’on se parle, essai de Michaël Bergeron :
26 janvier 2023
Dans les Jardins de Métis :
à la rencontre d’Elsie Reford,
texte d’Alexander Reford et photographies de Louise Tanguay : 28 avril 2023
Derrière la porte – 50 récits intimes, sexuels et pluriels sous
la direction de Silvia Galipeau :
12 mai 2023
Disney World et Orlando, guide
de Claude Morneau : 19 avril 2023
Douze arpents, roman de Marie-Hélène Sarrasin : 7 mai 2023
Grammaire pour un français inclusif, essai d'Alexandre Dupuy, Michaël Lessard et Suzanne Zaccour : 29 mai 2023
Grand Nord, album de Jesse Goossens et Marieke ten Berge :
30 décembre 2022
Hors de soi, nouvelles sous la direction de Mattia Scarpulla :
22 septembre 2023
Il était une fois… un massacre raciste, album de Carole Boston illustré par Floyd Cooper :
3 mai 2023
Inventaire fatal, roman de Miranda James : 12 avril 2023
Jaz, roman de Michèle Vinet :
7 septembre 2023
Je ferai le tour du monde, récit d'Alexandra Szacka : 28 mars 2023
J'explore l’Ouest canadien, guide
d'Annie Gilbert et Julie Brodeur :
21 mars 2023
Jouer à la cachette, roman de Jeanne Charlebois : 28 août 2023
Jumeau jumelle, récit de Marisol Drouin : 17 avril 2023
Juste une moitié de lune, nouvelles de Lise Gaboury-Diallo : 19 mars 2023
La Dernière touche, roman de Yan Le Mau : 6 septembre 2023
Laïka, où es-tu ? roman de Martine Noël-Maw : 16 juin 2023
L’Amour à 10 sous. Le roman sentimental québécois de l’après-guerre, essai de Marie-Pier Luneau et Jean-Philippe Warren : 10 mars 2023
L’aurore martyrise l’enfant, roman de David Ménard : 24 janvier 2023
La Constellation du chat : une enquête de Bonneau et Lamouche, roman de J.L. Blanchard: 11 mars 2023
La lisière, roman de Niko Tackian : 9 juin 2023
La Maison de mon père, roman d'Akos Verboczy : 27 mars 2023
La signature rouillée, roman de David Beaudoin : 29 décembre 2022
La Vie en fuite, roman de John Boyne : 4 juillet 2023
Le bain, roman de Michel Lord :
9 mars 2023
Le Crépuscule du désir ? Comprendre la sexualité des adultes vieillissants, essai de Patrick Doucet : 22 août 2022
Le gros problème de Noah, album d'Antony Antoniou, illustration de Baptiste Amsallem : 27 février 2023
Le jardin de la morte, roman de Pierre-Luc Gagné : 18 février 2023
Le Mystère de la balle perdue, roman de Richard Osman : 20 août 2023
Le Nageur, récit de Pierre
Assouline : 2 juillet 2023
Le Portrait, roman de Suzanne Aubry : 30 juillet 2023
Le Suppléant, autobiographie du Prince Harry : 26 février 2023
Les Desserts de Dario Bivona,
50 recettes : 11 mai 2023
Les espérances inachevées, tome 1, L’indomptable, roman de Christian Beaudry : 8 juillet 2023
Les Miscellanées d’un bouquineur : 150 curiosités du livre, de l'écriture et des bibliothèques, essai de Virgile Stark : 4 mai 2023
Les quatre filles du notaire Hart, roman de Diane Lacombe :
8 juin 2023
Les urbains, essais littéraires
de David Baudemont : 24 juin 2023
Les voies du slam, roman de Claudia Lahaie : 4 février 2023
Le Vieux-Québec en cartes postales anciennes, de Johanne Therrien et Martine Bordeleau :
12 juin 2023
Le Vol de l’urubu, roman de Stéphane Brulotte : 22 juin 2023
L’Innocent, roman de Margot Joli : 23 mai 2023
Livide, roman de Patricia Cornwell : 21 juillet 2023
Lune : culture, nature, exploration, essai de Steeven Chapados :
23 septembre 2023
Maître chez soi, tome 1,
Le déracinement, roman de Jean-Pierre Charland : 19 février 2023
Maître chez soi, tome 2, La vie à Verdun, roman de Jean-Pierre Charland : 11 avril 2023
Manifeste pour la lecture, récits d'un collectif : 11 juin 2023
Mémoire vagabonde, nouvelles
de Guy Bélizaire : 18 juin 2023
M. Nault, roman graphique de Kas & Cas : 19 août 2023
Mon année chocolat, recettes gourmandes au gré des saisons,
de Juliette Brun : 5 avril 2023
Mon arbre à musique, album de Catherine Voyer-Léger : 6 avril 2023
Mon papi et Ma mamie, deux livrets de Roger Hargreaves :
2 mai 2023
Mon testament, récit d'Antonine Maillet : 30 août 2023
Obscuritas, une enquête de Rekke & Vargas, roman de David Lagercrantz : 21 avril 2023
Pageboy, autoportrait d'Elliot Page : 13 juin 2023
Par-delà les frontières, roman de Jean Mohsen Fahmy : 28 février 2023
Par la faute d’Emmélie, roman de Louise Chevrier : 21 mai 2023
Prise Deux, roman de Pierre-Luc Bélanger : 17 février 2023
Raconte-moi, Mes premières histoires documentaires,, album de Steffie Brocoli : 28 décembre 2022
Regarder les coulisses se répandre, roman de Chritine Gosselin :
16 avril 2023
Reste si tu peux, pars s’il le faut, roman de Helga Flatland : 29 juillet 2023
Rose-Aimée Bélanger à l’ombre
des chuchoteuses, biographie
de Danielle Carrière-Paris : 15 mars 2023
Sa belle mort, roman de Sarah Desrosiers : 29 août 2023
Série éliminatoire, roman policier d'Olivier Challet : 7 juin 2023
Sortir du rang. La place des femmes en agriculture, essai de Julie Francœur : 9 juillet 2023
Souviens-toi des femmes de Turtle Island, roman de Karine Boucquillon : 8 janvier 2023
Toilettes publiques, essai sur les commodités urbaines de Julien Damon : 17 juin 2023
Tout ce que je demande, roman d'Eva Crocker : 5 février 2023
Trade, roman de Nick Christie :
13 avril 2023
Une histoire du Québec, édition hommage, essai de Jacques Lacoursière : 14 mars 2023
Un métier comme un autre, essai de Ksenia Potrapeliouk : 30 mai 2023
Un monde de curiosités, roman de Louise Penny : 21 septembre 2023
Un petit bar de village et autres nouvelles sans conséquences,
de Jean-Pierre Picard : 22 mai 2023
Vivre ou presque, nouvelles de Nicolas Weinberg : 3 juillet 2023
Votre arrêt n’est pas desservi, nouvelles de Geneviève Boudreau : 27 avril 2023
Voyageur mieux. Est-ce vraiment possible ? essai de Marie-Julie Gagnon : 7 avril 2023
Waiting on The One, roman de Jett Masterson : 7 janvier 2023
Bienvenue sur le site jaipourmonlire.ca !
Vous y trouverez surtout des recensions de livres franco-canadiens, québécois
et français, parfois des traductions d'ouvrages américains, britanniques., suédois ou islandais. Occasionnellement, on trouve un livre de langue anglaise s'il s'agit d'un coup de coeur. À moins d'indication contraire, les articles sont rédigés par le critique littéraire Paul-François Sylvestre (photo ci-contre).
La cinquantaine de titres recensés depuis la fin de décembre 2022 figure dans
la colonne de gauche; ils sont présentés en ordre alphabétique, avec la date de publication. Les recensions demeurent en ligne pour environ six ou sept mois.
Sur la page J'AI LU POUR VOUS, les recensions apparaissent de la plus récente jusqu'à la plus ancienne mise en ligne. La troisième page présente quelques COUPS DE COEUR au fil des mois.
Bonne lecture !
COUP DE COEUR D'AOÛT 2023
Boucar Diouf, Ce qui la vie doit au rire,
Montréal, Les Éditions La Presse.
Ce livre fait sourire, réfléchir et rire parce que,
comme le ditune sagesse populaire,
« le rire, c’est comme les essuie-glaces :
ça n’arrête pas la pluie, mais ça permet d’avancer ! »

Voir recension du 21 août 2023.
Le pronom « iel » a officiellement un an.
En novembre 2021, le dictionnaire Le Robert en ligne ajoutait le pronom « iel » en le définissant comme sujet (rare) de la troisième personne
du singulier (iel) et du pluriel (iels) employé pour évoquer une personne
quel que soit son genre. Ce nouveau pronom se caractérise comme
non binaire.
Dès son apparition dans le Dico en ligne Le Robert, cet ajout a suscité la controverse dans plusieurs pays francophones. La presse parlée et écrite y a fait écho en Belgique (La libre Belgique, RTFB), en Suisse (La Tribune de Genève, RTS), en France (Le Nouvel Obs, Le Figaro,
Le Monde, France culture, France inter, RFI) et au Canada (Le Devoir, Radio-Canada, La Presse, Le Droit).
Si une majorité a fait part de sa satisfaction à voir apparaître ce mot dans le dictionnaire
Le Robert, d’autres ont pu se montrer surpris, voire indignés. Positivons : que la controverse autour de notre langue, de son évolution et de ses usages, puisse parfois être vive, tantôt houleuse, il n’y a rien de nouveau là. On peut même y voir un excellent signe de sa vitalité.
Le Robert a constaté un usage constant du mot iel. La fréquence d’usage d’un mot est étudiée à travers l’analyse statistique de vastes corpus de textes, issus de sources variées. Cette veille constante permet de repérer l’émergence de nouveaux mots, locutions, sens, etc.
Si l’usage de iel demeure encore relativement faible (ce qui est souligné en faisant précéder
la définition de la marque « rare »), il est en forte croissance depuis quelques mois.
Les réseaux sociaux s’arrogent le titre de lieu où le pronom iel est le plus utilisé.
Il est utile de rappeler que Le Robert, comme tous les dictionnaires, inclut de nouveaux mots porteurs d’idées et de tendances sociétales actuelles. Cela ne confirme pas une adhésion ou un assentiment général. La mission d’un dictionnaire consiste à observer l’évolution d’une langue en mouvement, diverse, et d’en rendre compte. Définir les mots qui disent le monde, c’est aider à mieux le comprendre.
On peut éviter parfois d’avoir recours au pronom iel en utilisant des mots qui s’appliquent à tout le monde, peu importe le genre. En voici quelques exemples : gens, individus, personnes, membres. Il y a aussi les épicènes, mots dont la forme ne varie pas que l’on se réfère à un nom féminin ou masculin. Quelques exemples : artiste, bénévole, cadre, fonctionnaire, guide, gendarme, interprète, juriste, propriétaire, scientifique, secrétaire. Il faut les employer au pluriel pour être inclusif : les artistes vs un ou une artiste.
Poussé au bout, l’accord du pronom iel peut donner lieu à des formules bizarres. Au masculin, on écrit iel est beau; au féminin, on écrit iel est belle. Dans le cas où la personne refuse
le moindre genre, il faudrait dire « iel est belleau ».
Il y a, enfin, l’utilisation du point milieu en composant un mot : racine du mot + suffixe masculin + point milieu + suffixe féminin. On ajoutera un point milieu supplémentaire suivi d’un « s » si l’on veut indiquer le pluriel. Cela donne : acteur·rice·s, ingénieur·e·s, ceux·elles, sénior·e·s. C’est loin d’être ma préférence.

L’art au service d’une identité positive
Les réseaux sociaux regorgent de sites qui font la promotion
des intérêtsde la communauté LGBTQ+, que ce soit aux niveaux social, communautaire, politique ou sexuel. À ma connaissance, le côté artistique demeure plus effacé ou plus discret au Canada français.
C’est une autre paire de manche aux États-Unis.
Aîné francophone vivant à Montréal, Yvon Goulet est une exception à cette règle. L’œuvre
de cet artiste homosexuel est intimement associée au Village où il peint et habite. Certaines de ses créations font parties des collections du Musée des Beaux-Arts du Québec et de la banque d’œuvres d’art du Musée des Beaux-Arts du Canada.
Goulet est très présent sur Facebook. C’est comme ça que j’ai pris connaissance de sa production et que je me suis porté acquéreur de quatre tableaux homoérotiques. Il peint souvent sur des matériaux recyclés, affichant tour à tour des visages d’hommes virils ou tendres, des adeptes du cuir, des personnes âgées ou des amoureux.

Yvon Goulet L'amour gai
Sur les réseaux sociaux, l’art homoérotique a un droit de cité privilégié. Facebook, par exemple,
a des groupes comme Gay Art, Queer Artists et Arte Homoerotico. De jeunes créateurs, presque exclusivement masculins, affichent des dessins, peintures, gravures et collages sans la moindre censure. En effet, s’il s’agit d’une œuvre d’art, on peut montrer le corps nu au complet, voire
en action.
C’est seulement à l’âge de 40 ans, que Jeffrey Todd Moore, du Delaware, s’est tourné vers l’aquarelle. Il a un fétiche pour le port du jockstrap et des chaps, deux vêtements on ne peut
plus virils. À 48 ans, Moore a commencé à travailler le verre fusionné pour créer des vitraux
et des mosaïques de verre. Une de ses œuvres fait écho au fétiche du cow-boy.