MENU DES TITRES RECENSÉS
DEPUIS LA FIN-MAI 2022

27 commissaires, détectives et autres fins limiers de la littérature policière, essai de Monique Lapointe : 17 octobre 2022
27 faits curieux sur la mort d’hier à aujourd’hui, essai de Catherine Ferland : 16 octobre 2022
Amour(s), récits de Tess Alexandre : 16 mars 2023
Angélique, roman de Guillaume Musso : 27 septembre 2022
Atlas mondial : 18 août 2022
Balto, roman de Carole Moore :
23 octobre 2022
Blondilocks (a kinky furrytale), conte homoérotique de Nick Christie : 6 janvier 2023
Bordel de vie et autres nouvelles de Serge Labrosse : 6 février 2023
Brûlé vif, roman d'Arnaud Maïsetti : 20 mars 2023
Brun : ce que cela signifie d’être brun aujourd’hui, essai de Kamal Al-Solaylee : 26 seotembre 2022
Ce n’est pas la première fois que
je meurs
, récit de Sylvain Lemay : 19 novembre 2022
Ce que la vie doit à la mort, essai de Boucar Diouf : 9 septembre 2022
Cocorico. Les gars, faut qu’on se parle, essai de Michaël Bergeron :
26 janvier 2023
Coming out - Orientations textuelles, nouvelles d'un collectif : 17 septembre 2022
Crime parfait, roman de Daniel Lessard : 6 octobre 2022
Décoder le lecteur. La littérature franco-canadienne et ses publics, essai d'Ariane Brun del Re :
3 décembre 2022
Derrière le rideau de scène, roman de Gaston Tremblay : 18 juin 2022
Destins, tome 2, Invisible parmi nous, roman d'Isabelle Hébert :
8 septembre 2022
Douze coups de théâtre, récits de Michel Tremblay : 25 juillet 2022
Éclatemps ! Histoires francos en Ontario, album collectif : 23 juillet 2022
Éléments de langage, Cacophonie en francophonie, bande dessinée de Bertin Leblanc et Paul Gros : 
4 décembre 2022
Grand Nord, album de Jesse Goossens et Marieke ten Berge :
30 décembre 2022
Histoire populaire de l’amour au Québec, De la Nouvelle-France à la Révolution tranquille, tome III, 1860-1960, essai de Jean-Sébastien Marsan : 9 octobre 2022
Il nous restera ça, roman de Virginie Grimaldi : 9 août 2022
Îles de rêve – 50 itinéraires autour du monde, guide collectif :
28 septembre 2022
Je ne déserterai pas ma vie, roman de Sébastien Rongier : 17 août 2022
Je suis celle qui veut sauver
sa peau
, nouvelles de Fanie Demeule : 5 octobre 2022
J'explore l’Ouest canadien, guide
d'Annie Gilbert et Julie Brodeur :
21 mars 2023
Juste une moitié de lune, nouvelles de Lise Gaboury-Diallo : 19 mars 2023
L’Amour à 10 sous. Le roman sentimental québécois de l’après-guerre, essai de Marie-Pier Luneau et Jean-Philippe Warren : 10 mars 2023
L’aurore martyrise l’enfant, roman de David Ménard : 24 janvier 2023
La Constellation du chat : une enquête de Bonneau et Lamouche, roman de J.L. Blanchard: 11 mars 2023
La Danse du panda, roman
de James Gould-Bourn : 24 juillet 2022
La Femme de chambre, roman
de Nita Prose : 17 juin 2022
La galerie des portraits, roman
de Philippe Simard : 16 septembre 2022
La libellule, roman de Claudia Turgeon : 11 octobre 2022
La maison d’Hortense, tome 2, Printemps-été 1936, Printemps-été 1937, roman de Maryse Rouy : 10 octobre 2022
La Nuit des hyènes, roman
de Johann Zarca : 21 août 2022
La Pathologiste – Dr. Lesley Richardson enquête, roman d'Élisabeth Tremblay : 19 juin 2022
La signature rouillée, roman de David Beaudoin : 29 décembre 2022
La Sphinge, nouvelles de Guy Ménard : 2 décembre 2022
Le bain, roman de Michel Lord :
9 mars 2023
Le Bourlingueur de Matungoua, conte de Boucar Diouf : 8 août 2022
Le Cas Chakkamuk, roman de Roy Braverman : 23 août 2022
Le cas Nelson Kerr, roman de John Grisham : 10 juin 2022
Le chat du bibliothécaire, tome 1, Succès mortel, roman de Miranda Jmes : 9 juin 2022
Le Crépuscule du désir ? Comprendre la sexualité des adultes vieillissants, essai de Patrick Doucet : 22 août 2022
Le gros problème de Noah, album d'Antony Antoniou, illustration de Baptiste Amsallem : 27 février 2023
Le jardin de la morte, roman de Pierre-Luc Gagné : 18 février 2023
Le livre Uber, récit de Brigitte Pellerin : 27j juin 2022
Le Mouroir des anges, roman de Geneviève Blouin : 7 octobre 2022
Le pendu, novella de Louise
Penny : 29 octobre 2022
Le Québec vu d’en haut, essai photographique de Mario Faubert : 24 octobre 2022
Le radeau, roman de Jean-Pierre Dubé : 23 décembre 2022
Le sanatorium des écrivains,
roman de Suzanne Myre :
30 octobre 2022
Le Suppléant, autobiographie du Prince Harry : 26 février 2023
Les clownes sont-elles politiquement incorrectes? Réflexions queers sur les pratiques clownesques des femmes, essai
de Zed Cézard : 3 septembre 2022
Les dessous du maillot de bain. Une histoire du corps, essai d'Audrey Millet : 30 mai 2022
Les garçons interludes, récit de Victor Bégin : 7 août 2022
Les Masques éphémères, roman de Donna Leon :20 novembre 2022
Les voies du slam, roman de Claudia Lahaie : 4 février 2023
L’île aux démons et autres mirages cartographiques de l’Amérique du Nord, 1507-1647, essai d'Alban Berson : 18 octobre
L’Île des damnés, roman d'Angélia Delacroix : 25 juin 2022
L’incendiaire de Sudbury, roman de Chloé LaDuchesse : 19 août 2022
Louis-Joseph de Montcalm, commandant de la Nouvelle-France, biographie de Josée Ouimet: 18 novembre 2022
Maître chez soi, tome 1,
Le déracinement, roman de Jean-Pierre Charland : 19 février 2023
Marie et Marya, roman de Jillian Cantor : 26 juin 2022
Mauvaise herbe, roman de Guillaume B. Duchesne :
31 octobre 2022
Mes débuts dans l’éternité, nouvelles de Gilles Archambault :
2 septembre 2022
Moncton mentor, géocritique d’une ville, essai de Benoit Doyon-Gosselin : 24 décembre 2022
Ne faites confiance à personne, roman de T. M. Logan : 4 septembre 2022
Ouest canadien – 50 itinéraires de rêve, sous la direction d'Annie Gilbert : 29 mai 2022
Par-delà les frontières, roman de Jean Mohsen Fahmy : 28 février 2023
Prise Deux, roman de Pierre-Luc Bélanger : 17 février 2023
Raconte-moi, Mes premières histoires documentaires,, album de Steffie Brocoli : 28 décembre 2022
Rosalie, roman de Mélanie Calvé :
7 septembre 2022
Rose-Aimée Bélanger à l’ombre
des chuchoteuses
, biographie
de Danielle Carrière-Paris : 15 mars 2023
Samson, le taureau du nord, roman de Daniel Mativat : 11 juin 2022
Secrets sous le soleil, roman de Jean-Michel Lienhardt :
25 octobre 2022
Souviens-toi des femmes de Turtle Island, roman de Karine Boucquillon : 8 janvier 2023
Toronto, je t’aime, roman de Didier Leclair : 22 décembre 2022
Tout ce que je demande, roman d'Eva Crocker : 5 février 2023
Une famille moderne, roman
de Helga Flatiland : 28 mai 2022
Une histoire du Québec, édition hommage, essai de Jacques Lacoursière : 14 mars 2023
Von Westmount, roman de Jules Clara : 15 septembre 2022
Waiting on The One, roman de Jett Masterson : 7 janvier 2023

Bienvenue sur le site jaipourmonlire.ca !

Vous y trouverez surtout des recensions de livres franco-canadiens, québécois
et français, parfois des traductions d'ouvrages américains, britanniques., suédois ou islandais. Occasionnellement, on trouve un livre de langue anglaise s'il s'agit d'un coup de coeur. À moins d'indication contraire, les articles sont rédigés par le critique littéraire Paul-François Sylvestre (photo ci-contre).
La cinquantaine de titres recensés depuis la fin-mai 2022 figure dans 
l
a colonne de gauche; ils sont présentés en ordre alphabétique, avec la date de publication. Les recensions demeurent en ligne pour environ six ou sept mois.
Sur la page J'AI LU POUR VOUS, les recensions apparaissent de la plus récente jusqu'à la plus ancienne mise en ligne. La troisième page présente quelques COUPS DE COEUR au fil des mois. 
Bonne lecture !

COUP DE COEUR DE FÉVRIER 2023

Antony Antoniou, Le gros problème de Noah,
album illustré par Baptiste Amsallem,
Éditions Bayard Canada.

Le 2 avril est la journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme.
En 2020, lors de la fermeture des classes à cause de la Covid-19,
Anthony Antoniou a écrit Le gros problème de Noah, un album inspiré
par le statut d’autiste de son jeune frère Constantin.
Anthony n’avait alors que 14 ans.
Voir recension du 27 février 2023.

Le pronom « iel » a officiellement un an.

En novembre 2021, le dictionnaire Le Robert en ligne ajoutait le pronom « iel » en le définissant comme sujet (rare) de la troisième personne
du singulier (iel) et du pluriel (iels) employé pour évoquer une personne
quel que soit son genre. Ce nouveau pronom se caractérise comme
non binaire.
Dès son apparition dans le Dico en ligne Le Robert, cet ajout a suscité la controverse dans plusieurs pays francophones. La presse parlée et écrite y a fait écho en Belgique (La libre Belgique, RTFB), en Suisse (La Tribune de Genève, RTS), en France (Le Nouvel Obs, Le Figaro,
Le Monde
, France culture, France inter, RFI) et au Canada (Le Devoir, Radio-Canada, La Presse, Le Droit).
Si une majorité a fait part de sa satisfaction à voir apparaître ce mot dans le dictionnaire
Le Robert, d’autres ont pu se montrer surpris, voire indignés. Positivons : que la controverse autour de notre langue, de son évolution et de ses usages, puisse parfois être vive, tantôt houleuse, il n’y a rien de nouveau là. On peut même y voir un excellent signe de sa vitalité.
Le Robert a constaté un usage constant du mot iel. La fréquence d’usage d’un mot est étudiée à travers l’analyse statistique de vastes corpus de textes, issus de sources variées. Cette veille constante permet de repérer l’émergence de nouveaux mots, locutions, sens, etc.
Si l’usage de iel demeure encore relativement faible (ce qui est souligné en faisant précéder
la définition de la marque « rare »), il est en forte croissance depuis quelques mois.
Les réseaux sociaux s’arrogent le titre de lieu où le pronom iel est le plus utilisé.
Il est utile de rappeler que Le Robert, comme tous les dictionnaires, inclut de nouveaux mots porteurs d’idées et de tendances sociétales actuelles. Cela ne confirme pas une adhésion ou un assentiment général. La mission d’un dictionnaire consiste à observer l’évolution d’une langue en mouvement, diverse, et d’en rendre compte. Définir les mots qui disent le monde, c’est aider à mieux le comprendre.
On peut éviter parfois d’avoir recours au pronom iel en utilisant des mots qui s’appliquent à tout le monde, peu importe le genre. En voici quelques exemples : gens, individus, personnes, membres. Il y a aussi les épicènes, mots dont la forme ne varie pas que l’on se réfère à un nom féminin ou masculin. Quelques exemples : artiste, bénévole, cadre, fonctionnaire, guide, gendarme, interprète, juriste, propriétaire, scientifique, secrétaire. Il faut les employer au pluriel pour être inclusif : les artistes vs un ou une artiste.
Poussé au bout, l’accord du pronom iel peut donner lieu à des formules bizarres. Au masculin, on écrit iel est beau; au féminin, on écrit iel est belle. Dans le cas où la personne refuse
le moindre genre, il faudrait dire « iel est belleau ».
Il y a, enfin, l’utilisation du point milieu en composant un mot : racine du mot + suffixe masculin + point milieu + suffixe féminin. On ajoutera un point milieu supplémentaire suivi d’un « s » si l’on veut indiquer le pluriel. Cela donne : acteur·rice·s, ingénieur·e·s, ceux·elles, sénior·e·s. C’est loin d’être ma préférence.


L’art au service d’une identité positive

Les réseaux sociaux regorgent de sites qui font la promotion
des intérêtsde la communauté LGBTQ+, que ce soit aux niveaux social, communautaire, politique ou sexuel. À ma connaissance, le côté artistique demeure plus effacé ou plus discret au Canada français.
C’est une autre paire de manche aux États-Unis.
Aîné francophone vivant à Montréal, Yvon Goulet est une exception à cette règle. L’œuvre
de cet artiste homosexuel est intimement associée au Village où il peint et habite. Certaines de ses créations font parties des collections du Musée des Beaux-Arts du Québec et de la banque d’œuvres d’art du Musée des Beaux-Arts du Canada.
Goulet est très présent sur Facebook. C’est comme ça que j’ai pris connaissance de sa production et que je me suis porté acquéreur de quatre tableaux homoérotiques. Il peint souvent sur des matériaux recyclés, affichant tour à tour des visages d’hommes virils ou tendres, des adeptes du cuir, des personnes âgées ou des amoureux.
 
Yvon Goulet                                    L'amour gai
Sur les réseaux sociaux, l’art homoérotique a un droit de cité privilégié. Facebook, par exemple,
a des groupes comme Gay Art, Queer Artists et Arte Homoerotico. De jeunes créateurs, presque exclusivement masculins, affichent des dessins, peintures, gravures et collages sans la moindre censure. En effet, s’il s’agit d’une œuvre d’art, on peut montrer le corps nu au complet, voire
en action.
C’est seulement à l’âge de 40 ans, que Jeffrey Todd Moore, du Delaware, s’est tourné vers l’aquarelle. Il a un fétiche pour le port du jockstrap et des chaps, deux vêtements on ne peut
plus virils. À 48 ans, Moore a commencé à travailler le verre fusionné pour créer des vitraux
et des mosaïques de verre. Une de ses œuvres fait écho au fétiche du cow-boy.

 

Jeffrey Todd Moore                                     Cow-boys
Richard Vyse est un autre artiste américain très actif sur Facebook. Il a étudié auprès de designers de mode et plusieurs de ses dessins portent sur la mode masculine ou féminine. Le visage et le corps nu des hommes forment un puissant courant de créativité chez cet artiste qui a exposé à la Galerie du Lendemain, à Paris, lors de l’exposition « Le nu masculin » en 2022. Facebook présente environs une centaine de ses portraits d’homme, mais toujours seuls et en très gros plans.
 Richard Vyse                                                    Man Hibiscus Fantasy
Randy David Riccoboni, de la Californie, se spécialise dans le paysage et le portrait. Cisgenre
gay et autodidacte, il s’est servi de son art pour attirer l’attention sur des questions touchant
la communauté LGBTQ+, notamment l’épidémie du sida et le mariage de même sexe. Très actif sur les réseaux sociaux, Riccoboni aime interagir avec d’autres artistes et les conseiller sur leur rayonnement.
 
 Riccoboni avec portrait d’un couple gay
Voilà quelques exemples de travail artistique mis au service d’une identité positive. On dit souvent qu’une image vaut mille mots. Chaque œuvre est un essai sociologique, une affirmation que la société évolue pour être plus inclusive.